Margaux Henry-Thieullent est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais. Son travail de peinture, de vidéo, de poésie et d’installation s’intéresse auxformes de narrations hyperactives. Elle a présenté son travail pour des expositions personnelles et collectives dans des galeries, foires et institutions culturelles en France et à l’étranger telles que : Galerie LJ Paris (2024), Badr el Jundi Gallery (2022), Cité des Arts de Bayonne (2022), Galerie Suzanne Tarasiève Paris (2021), Le Louvre (2021), le salon DDESSIN Paris (2019). Ses oeuvres ont fait l’objet de publications et articles pour, entre autre, Time Out Paris et Point Contemporain. En 2022, elle fonde Encooore, un espace d’exposition indépendant à Biarritz pour lequel elle co-dirige la programmation.
2015-2019 — DEA, Architecture, ENSA Paris Malaquais,France
2012-2015 — DEEA Licence Architecture, ENSA, La Réunion
2011-2012 — BA1 Architecture La Cambre Horta, Bruxelles
2022
- POV : Quand il y a Encore, Encorrrre et Encore de Morceaux, Cité des Arts, Bayonne, Fr
2021
- Le théâtre du Ventre Plein, commissariat d’exposition par Léna Peyrard, Encore, Biarritz, Fr
2024
- VOZ’Galerie , » HOLD ON ! HOLD ON ! HOLD ON » – Boulogne Billancourt
2024
- Here and now, Galerie LJ, Paris, Fr 2023
- Biennale de Paname Édition IV, La Serre Wangari, Saint-Ouen, Fr
- la Lueur d’en Face, commissariat d’exposition par l’Annexe, l’Avant Poste, la Réole (33), Fr
2022
- UVNT Art Fair, Badr el Jundi Gallery, Madrid, Espagne
- Et voir Surgir la Nuit, commissariat d’exposition par Valentine Busquet, Encooore, Biarritz, Fr
- Beta 13, commissariat par Maylis Doucet, Encore, Biarritz, Fr
2021
- The Ogre.net, commissariat d’exposition Clément Thibaut & Lucien Murat, Galerie Suzanne Tarasiève, Paris, Fr
- It’s not just a Portrait, Badr El Jundi Gallery, Marbella, Espagne
- Vaste Monde II, commissariat d’expostion Lydia Scapini, Villa Beatrix Enea – Centre d’Art Contemporain, Anglet (64), Fr
- Rencontres Internationales Paris-Berlin, Le Louvre, Paris, Fr
2020
- Les Nouveaux Basques, Galerie 5un7, Bordeaux, Fr
2019
- Festival Vrrraiment, Metaxchu, Toulon (83), Fr — Salon DDESSIN, commissariat d’expostion par Eve de Medeiros, Espace Richelieu, Paris, Fr
2024 — Atelier Poush, mai-juin 2024, Aubervilliers (93) – Fr
2021
- Catalogue de l’exposition Vaste Monde II, Édition Villa Beatrix Enea – Centre d’Art Contemporain et Municipalité d’Anglet, Fr
2023
- Time Out Paris, « 5 artistes à découvrir d’urgence à la
- Biennale de Paname », par Alix Leridon
2022
- Cultivons la découverte, Peinture un jour Peinture toujours? Sud Ouest (à 5min32) par Sarah Trouche
2021
- Artistik Rezo, , «Le plus important c’est de prendre position
- et de raconter des histoires» par Eva Bellanger
2020
- Point Contemporain, portrait d’artiste Margaux Henry-
- Thieullent, par Léna Peyrard
« L’atelier m’est indispensable tout autant que je le redoute. Un espace fait de fenêtres, d’expérimentations, de possibles croisements infinis. Son silence est parfois désarçonnant lorsqu’il met à nu la vulnérabilité, un excès de rage, de joie vive. Au fil des années se déroulent Des traversées, des déversements intimes. Parfois c’est beau, parfois moins mais c’est toujours un moment d’apprentissage. Cette chambre à soi, respire, cajole entre ses grands bras épais fait de désordre, de poussières, de tasses remplies de café que j’oublie puis que je finis par regarder moisir. un espace où je m’autorise à sortir tout ce que j’ai de plus vivant, de plus libre, de plus dégueulasse, de plus mortel. Je m’accroche à la couleur, au fusain, à l’acrylique, pastels, en quelques secondes l’histoire, l’intime jaillit sur la toile le papier. Il arrive que certains morceaux de charbon m’éclatent en pleine figure, mes yeux rougissent, pleurent, prennent un peu de répis dans la tornade de l’écriture de la matière. Mes mains travaillent la pâte, iL faut que cela aille vite. à chaque inspiration, à chaque expiration, le geste primitif, brutal s’exprime. Que vais-je donc laisser ? L’immédiatité de la peinture doit être physique, un cri de joie, de colère, de guérison. C’est une guerre conte la toile qui se livre, puis parfois avec elle contre le reste du monde, une reconcilitation, un amour qui dévore, un amour qui guérit. Mon travail est une exploration de l’espace psychique, un terrain onirique, fragmenté et mouvant où je cherche à reconfigurer les récits de l’altérité et de la multiplicité identitaire, une pratique qui s’inscrit dans une tradition féministe de réappropriation de l’espace artistique comme un lieu d’émancipation où l’imaginaire féminin s’affranchit des contraintes narratives et visuelles héritées de siècles de représentations patriarcales. Chaque tableau se déploie comme une mythologie personnelle, un espace où se rejouent les rapports entre le corps, l’espace et le symbolique. Je me retrouve dans les écrits d’Hélène Cixous et son concept d’ « écriture féminine», une écriture qui jaillit du corps, mouvante, libre, un refus des hiérarchies et des structures rigides. Mes oeuvres forment un flux, une cartographie d’émotions et de souvenirs, un langage plastique qui dépasse les mots pour s’ancrer dans la matière même. La fluidité des lignes et la diversité des formes témoignent d’un corps en mouvement et multiple, qui se réinvente constamment. Chaque coup de pinceau, chaque couleur, est une affirmation de cette identité changeante et libre de toutes définitions fixes. Les silhouettes humaines et les créatures ambivalentes que l’on retrouve incarnent cette idée de “corps multiple” que Luce Irigaray théorise. Le féminin, n’est pas une entité stable, mais une multiplicité de possibles, un corps qui échappe à toute tentative de réduction ou d’objectification. Les formes mouvantes et les couleurs vibrantes sont une manière de donner vie à cette féminité polymorphe et insaisissable, qui se recompose sans cesse dans un dialogue continue entre l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible. Ces éléments symboliques, hybrides, renvoient également aux mémoires partagées, aux histoires qui se transmettent de génération en génération. Un héritage collectif fait de résilience. Par ce langage du vécu, par la réappropriation de l’expérience personnelle, la peinture, le dessin, la création deviennent des moyens de reconquête de soi, de l’inexprimé. Là où l’intime et le collectif se rejoignent, il se créé des lieux de résistance poétique, des espaces d’emancipation douce des lieux de mémoire et de transformation, une invitation à ressentir cette poésie visuelle qui célèbre la pluralité des identités et notre force de régénération. C’est un monde en mouvement, où chaque trait, chaque couleur, célèbre la richesse et la beauté des mythologies intérieures et leur potentiel infini de transformation et de guérison.»
« (…) L’artiste réalise un corpus d’oeuvres interconnectées résultant de la digestion des flux permanents d’informations auxquels nous sommes soumis via internet et les réseaux sociaux en particulier. Créer apparaît alors chez Margaux comme la nécessité d’exhaler ces pyorrhées dégoulinantes à travers des peintures aussi intenses qu’intuitives où le mouvement se fait violence. Ce besoin viscéral c’est aussi celui de faire mémoire. En questionnant la construction de notre histoire collective, elle propose une lecture de la société contemporaine sous forme de strates thématique. Depuis son entrée dans la maternité, le travail de l’artiste cherche à confronter notre vision d’un féminin puissant, démesuré face à la violence des injonctions, des paradoxes qui traversent les corps au quotidien, en particulier, le corps de la mère durant cette période de la Matrescence et celle du Post Partum. Elle questionne également avec sarcasme la fragilité de certaines libertés et droits fondamentaux dont la légitimité est constamment remise en question, notamment le droit à l’avortement, la symbolique des menstruations, les discriminations systémiques autour de la notion de genre. De ses oeuvres engagées jaillissent des axes de discussions multiples autour d’un langage écoféministe contemporain grandissant et décomplexé. » Léna Peyrard, commissaire d’exposition, critique d’art