« Les travaux de Pierre Faure questionnent avec récurrence la place de l’humain dans le développement de la cité. La série Arbres, en empruntant le végétal qu’elle place comme modèle, permet l’analogie avec la survie de l’espèce humaine dans le même milieu : l’espace urbain bétonné à outrance. Ces arbres observés par le photographe, affichent un développement perturbé, contraint, violenté, certains sont atrophiés, mutilés, torturés, ont perdu leurs feuilles, de leur superbe….
Réalisée dans les grands ensembles urbains, la série Arbres figure l’instinct de survie de la forme vivante, l’intervalle entre le commencement et l’achèvement du cycle de la vie qui s’inscrit, malgré toute volonté d’éternité, dans le contrat de l’existence. Bien qu’absent de prime abord dans ces photographies, l’homme, du moins sa présence est pourtant bien évoquée par les stigmates de son histoire urbaine. Illustrant la difficulté de se développer dans un milieu oppressant et stérile, l’auteur soulève le problème du développement écervelé de la cité, qui génère l’aliénation en nous coupant du cycle de la vie. Pourtant, notre chronobiologie convoque, sans appel, l’urbanisme végétal afin de préserver le cycle de photosynthèse, liant irrémédiablement le destin de l’arbre à celui de l’homme.
In fine, cette série interroge le développement chaotique de nos cités modernes et la place que nous laissons aux êtres et au vivant. »
– Raphaël Schott, journaliste