Cette série montre la précarité du quotidien d’une cinquantaine de familles tziganes originaires de Roumanie, installées sur un terrain vague d’île de France. Le photographe a passé une année parmi eux.
Ces personnes sont des migrants économiques : la dégradation des conditions de vie depuis vingt ans et l’absence de perspectives d’avenir les ont poussés à quitter la Roumanie. Ils gagnent plus d’argent en France (récupération de ferraille, musiciens de rue, …) qu’en étant agriculteur là-bas, quitte à vivre dans des conditions matérielles plus difficiles qu’au pays. Ce déplacement est envisagé comme un investissement. Comme pour tous les migrants, la priorité est de mettre de côté pour envoyer au pays avec lequel ils maintiennent des liens étroits et réguliers (Les allers-retours sont fréquents notamment au moment des fêtes).
Ce ne sont pas des nomades : en Roumanie ils vivent dans des maisons le plus souvent en milieu rural, mais en France, les expulsions des squats et bidonvilles les poussent à la mobilité.
Le fait de vivre tous regroupés sur un même terrain vague, dans un bidonville, n’est pas un idéal de vie mais le produit de la migration. C’est une manière de se mettre en sécurité et de faire jouer la solidarité entre les familles.
Les tziganes sont un peuple européen d’origine indienne, leurs ancêtres sont venus d’Inde du Nord, il y a environ 800 ans. Parvenus en Europe par l’Asie Mineure et le Bosphore, ils se sont installés d’abord dans les Balkans, puis dans les Carpates et petit à petit dans tous les pays européens, de la Grèce à la Finlande et de la Russie à l’Europe occidentale (Espagne, Portugal, France, Allemagne et Royaume Uni). On compte environ 12 millions de tziganes en Europe, les deux pays qui en abritent le plus étant la Roumanie et la Bulgarie.