Erreur humaine : Abidjan a akouédo, Côte d’Ivoire, 2011
« En août 2006 Le Probo Koala, un navire pétrolier, immatriculé au Panama dont l’équipage est russe, appartient à une compagnie grecque. Il est affrété par une société hollandaise, et décharge dans le port d’Abidjan 581 tonnes de déchets toxiques (un mélange de pétrole, sulfure, d’hydrogéne, phenols, soude caustique et de composés organiques sulfurés.) Cette « erreur humaine » survenue à Abidjan a provoqué la mort de 17 personnes et l’intoxication de dizaines de milliers de personnes : 43 492 cas d’empoisonnement confirmés et 24 825 cas probables, d’après l’INHP (Institut d’Hygiène Publique de Côte d’Ivoire), cité par Amnesty International. Ces déchets toxiques ont provoqué l’apparition de nouvelles maladies tels que de fortes migraines, des cancers de la gorge…mais aussi les fausses couches de nombreuses femmes.
Une grande partie de ces déchets hautement toxiques a été déversée à Akouédo. Cette décharge publique d’Akouédo existe depuis 1945. Premier et unique site de déversement d’ordures. Hommes, femmes et enfants viennent y travailler quotidiennement. Les villageois sans conscience de la pollution du sol continuent de cultiver leurs champs de maïs et de gombo. Ces denrées se retrouvent ensuite sur le marché. Les pouvoirs publics ont fermé les yeux sur cette catastrophe pas naturelle,sanitaire et sociale.
L’être humain entouré depuis toujours et de manière naturelle de végétation oublie égoïstement l’essentiel. Ces images s’inscrivent dans une démarche de dénonciation métaphorique des effets du consumérisme et de la recherche du profit maximal. Les humains peuvent-ils coexister au sein d’une société de consommation exacerbée, dans laquelle la domination des uns implique la destruction des autres?
Aujourd’hui, comme demain, les espaces de vie sont plus que jamais fragiles et fragilisées. »