Qu’il travaille en couleurs ou en noir et blanc, c’est toujours avec un grand talent que Jors transpose et magnifie le paysage à travers des photographies éminemment picturales empreintes de mystère et d’étrangeté où la lumière tient une place prépondérante, où la brume révèle plus qu’elle ne dissimule, structurant les plans dans de subtiles compositions. Qu’elles soient saisies dans le parc du château de Versailles, le long d’une route de campagne, d’une digue de bords de mer ou dans l’entre-deux d’une zone urbaine, ses photographies offrent différents niveaux de lecture invitant tantôt le spectateur à se perdre dans la géométrie des plans, tantôt à découvrir un détail qui vient redéfinir la lecture de l’image.
Mais la nature – fût-elle versaillaise – n’a pas seule le privilège de son œil, Jors évolue aussi en terrain urbain où il n’aime rien tant que capter la fantaisie qui s’immisce dans le quotidien, l’absurde qui vient enrayer la routine. Jors s’amuse des paradoxes. Dans cet inventaire à la Prévert que forme la série des «Urbs», on trouve pêle-mêle : une ribambelle de chaussettes séchant sur une palissade de chantier, une vache de pacotille broutant près d’un immeuble de banlieue ou des enfants regardant le ciel par le trou de la serrure…
Autant d’images, autant de tableaux qui se découvrent comme on grimpe un escalier, selon différents degrés. Car au-delà de la fine carapace des apparences, Jors invite le spectateur à réinterpréter le spectacle de la réalité, à découvrir le voile fin de la poésie qui recouvre notre quotidien faisant sien le conseil de Flaubert au jeune Maupassant : à savoir celui de regarder un arbre dans un paysage jusqu’à ce que cet arbre ne ressemble plus à aucun autre, jusqu’à ce qu’il ait sa propre vérité.
Comme les mots, les compositions photographiques de Jors créent des rapports, précisent, distinguent, différencient jusqu’à avoir leur propre vérité, leur propre réalité, jusqu’à témoigner de ce « réalisme paradoxal » cher à l’auteur que l’on retrouve de manière souterraine et continue au fil de l’œuvre qu’il construit.
Autour de l’exposition
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Infos pratiques
« Réalisme paradoxal » Photographies de JORS
Vernissage le jeudi 24 janvier 2013 à partir de 18h30 et jusqu’à 23h // Exposition individuelle du 25 janvier au 4 mai 2013
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VOZ’Galerie // Du mercredi au samedi de 15h à 19h30 et sur rendez-vous // 41 rue de l’Est — 92100 Boulogne — 01 41 31 40 55
Métro : Jean Jaurès (ligne 10) — Bus 52 : arrêt rue Pasteur — Bus 72 : arrêt Victor Hugo — Station vélib : 55 boulevard Jean Jaurès
Fermeture de la galerie au mois d’août